Le SPNH-17 dénonce l’abandon des forces de l’ordre après le kidnapping de deux policiers sur la route de Canaan

Le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (SPNH-17) a confirmé, dans la matinée du samedi 20 décembre, l’enlèvement de deux policiers du Corps d’intervention et de maintien de l’ordre (CIMO), Ezechiel Maître et Fleurant Philippe, sur la route de Canaan, alors qu’ils se trouvaient à bord d’un bus Sans Souci. Des hommes lourdement armés ont ciblé exclusivement ces agents avant de laisser le véhicule et les autres passagers poursuivre leur trajet. L’incident s’est produit la veille, mais l’information n’a été rendue publique que le samedi matin. La zone de Canaan est connue pour être particulièrement dangereuse, régulièrement fréquentée par des gangs opérant avec impunité.

Face à cette attaque, le SPNH-17 appelle les policiers à redoubler de vigilance et à veiller les uns sur les autres, tout en évitant les axes traversant des bases de gangs. « Aujourd’hui, ce sont les policiers qui paient le prix de l’insécurité avec leur vie, laissant familles, épouses et enfants derrière eux », déplore le syndicat, dénonçant une exposition constante des agents sans protection adéquate, alors que les hauts responsables bénéficient de moyens sécurisés pour leurs déplacements.

Le SPNH-17 interpelle le directeur général de la PNH, Vladimir Jonas Paraison, et le haut commandement afin que des mesures urgentes soient prises pour sécuriser les policiers transférés ou déployés en renfort à Cabaret, l’Arcahaie, l’Artibonite et au Grand Nord. Le syndicat réclame la mise à disposition de moyens de transport sécurisés, bateaux, hélicoptères ou avions, comme pour les hauts responsables, estimant que la Police nationale a déjà perdu trop d’agents en traversant des zones contrôlées par des gangs. Seule une direction honnête et crédible permettra de mettre fin à cette insécurité programmée et de protéger réellement les forces de l’ordre.